Aujourd'hui (26 avril) c'est la journée de l'asexualité, organisée par AVA. Allez-voir les contributions sur le site de la journée !
Déconstructions asexuelles
Perspectives sur l'amour, le sexe et l'amitié, en direct de la florissante communauté asexuelle
26 avr. 2013
Journée de l'asexualité
Aujourd'hui (26 avril) c'est la journée de l'asexualité, organisée par AVA. Allez-voir les contributions sur le site de la journée !
Libellés :
asexualité,
asexuels,
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visibilité
13 nov. 2012
L'asexualité est queer
Si vous ne connaissez pas encore l'Association pour la Visibilité Asexuelle, c'est le moment d'aller découvrir !
Ce qui suit est une traduction de Asexuality is queer, publié par Miller en septembre 2010.
Depuis un moment, je voulais écrire sur la relation entre les asexuels et la communauté queer. Ce sujet m'est cher, parce que je vis dans cette intersection. Je suis ouvertement gay et asexuel (ou plus précisément, entre les deux). Il est clair qu'il est dans mon intérêt que ces groupes s'entendent bien et soient les alliés l'un de l'autre. Mais je pense aussi que ces groupes devraient se rapprocher parce qu'ils font chacun progresser la cause de l'autre.
L'idéal queer est d'inclure radicalement toutes les minorités sexuelles et de genre. Cela ne veut pas seulement dire les gays, les lesbiennes, les bis et les transgenres. Ça veut dire la pansexualité, l'intersexualité, le polyamour, le fétichisme, les remises en question, la fluidité, l'asexualité, et l'intersection de toutes ces minorités avec le genre, l'origine ethnique, le handicap, la classe sociale, et tout ce que vous pouvez imaginer. L'idéal queer est de faire exploser toutes les fausses divisions binaires et les normes sociétales qui désavantagent excessivement ces minorités. C'est le rêve impossible.
Les asexuels font partie de ce rêve, mais pas juste parce que c'est une minorité sexuelle. Ce n'est pas non plus parce qu'il y a une intersection entre les asexuels et ces autres minorités, même s'il y a effectivement une grosse intersection.
L'asexualité fait partie du rêve impossible parce qu'elle remet en question beaucoup d'idées profondément ancrées sur la sexualité et les relations. Elle contredit l'idée que le sexe et l'amour vont toujours ensemble. On le sait tous déjà plus ou moins, inconsciemment, mais il n'y a pas de démonstration plus claire que l'existence de gens qui ont des sentiments amoureux mais pas de désir sexuel. Et évidemment les relations non sexuelles ne sont pas plus "pures" ; c'est juste comme ça que sont les gens, ça n'a rien à voir avec la vertu.
L'asexualité nous pousse à parler sérieusement de la fluidité. Les gens supposent souvent que les asexuels ont juste une maturité sexuelle tardive, ou qu'ils ou elles n'ont pas rencontré la bonne personne. Ces personnes ont une vision très naïve de la fluidité, comme si tout le monde changeait constamment, mais changeait dans des directions spécifiques, en rentrant dans des normes spécifiques. Beaucoup d'asexuels ne changent pas, mais quelques uns changent. Et ce n'est pas gênant, parce que les gens peuvent s'identifier d'une certaine façon sans avoir à s'engager définitivement avec une certitude absolue. Le mieux qu'on puisse faire est de proposer des espaces où les gens sont autorisés à se poser des questions sur eux, et où de nouvelles découvertes de soi sont acceptées, et même félicitées. La fluidité n'est pas une trahison, après tout.
L'asexualité contredit l'idée que les relations sexuelles et amoureuses sont la forme ultime des relations interpersonnelles et du succès. Si c'est le cas, pourquoi des gens se portent très bien sans ? Les relations sexuelles sont considérées comme l'unique et la meilleure source d'intimité dans nos vies, alors qu'en fait il existe d'autres sources. On a des amis, on fait partie de communautés, et on peut créer de nouvelles relations qui sont inclassables comme amitiés ou comme relations amoureuses. De la même façon que les homos ont ouvert de nouvelles possibilités pour les relations sexuelles, les asexuels ont le pouvoir d'ouvrir de nouvelles possibilités pour les relations non sexuelles.
Malheureusement, le rêve impossible n'est pas là, et les asexuels le savent. La communauté asexuelle est divisée entre les gens qui veulent faire partie du mouvement queer, et les gens qui ne veulent pas (manifestement, je suis radicalement avec les premiers). Quand on demande aux gens du second groupe pourquoi, ils donnent trois raisons. La première raison, c'est qu'ils ne sont pas gays, et donc ne font pas partie de la communauté gay. Je trouve que c'est triste, parce que ça veut dire que la communauté queer rate tellement son objectif d'inclusivité radicale que les gens ne la voient comme rien de plus qu'un groupe de gens homos.
La deuxième raison, c'est qu'ils trouvent qu'on a besoin d'espaces distincts. Cette objection vient juste d'un simple malentendu. Je ne milite pas pour qu'on dissolve nos différentes communautés et qu'on fusionne en un tout amorphe. Je suis pour qu'on soit tous alliés et amis, pour qu'on se battent pour les causes les uns des autres, et pour rendre nos espaces respectifs accueillants les uns pour les autres.
La troisième raison que les gens donnent, c'est qu'ils ont essayé de participer à un groupe queer, mais que ça ne s'est pas bien passé. Beaucoup d'asexuels, en découvrant le concept la première fois, pensent d'abord que l'endroit où aller est la communauté queer. Et quand ils y vont, ils découvrent que certains groupes queer ne sont pas plus tolérants que n'importe qui d'autre. Parfois ils sont pro-sexe de la manière la plus naïve qui soit. Souvent c'est simplement de l'ignorance, et rarement, de l'ignorance délibérée.
Il y a un problème plus difficile qui est le thème de ces groupes. Ils sont très axés sur le sexe. Et c'est très bien, jusqu'au moment où c'est à l'exclusion de tout le reste. Quand c'est la seule chose qui existe, je trouve que ça dénote un manque d'imagination.
Et au cas où tout ça paraîtrait sans espoir, laissez-moi vous dire une chose : je suis en train d'écrire ceci depuis un lieu queer à l'instant. Je suis assis dans une résidence universitaire aux couleurs LGBT, où je profite souvent des repas et d'internet. J'aime vraiment cet endroit. Je reconnais que si je me sens bien dans des endroits queers, c'est grâce à une série de circonstances heureuses. Mais certaines circonstances ne sont pas dues au hasard ! C'est le hasard si je suis suffisamment privilégié pour pouvoir aller à l'université, mais ce n'est pas le hasard si les groupes queers universitaires réussissent si bien à être radicalement inclusifs. C'est le résultats d'efforts continus et intentionnels. Continuons comme ça !
Ce qui suit est une traduction de Asexuality is queer, publié par Miller en septembre 2010.
Depuis un moment, je voulais écrire sur la relation entre les asexuels et la communauté queer. Ce sujet m'est cher, parce que je vis dans cette intersection. Je suis ouvertement gay et asexuel (ou plus précisément, entre les deux). Il est clair qu'il est dans mon intérêt que ces groupes s'entendent bien et soient les alliés l'un de l'autre. Mais je pense aussi que ces groupes devraient se rapprocher parce qu'ils font chacun progresser la cause de l'autre.
L'idéal queer est d'inclure radicalement toutes les minorités sexuelles et de genre. Cela ne veut pas seulement dire les gays, les lesbiennes, les bis et les transgenres. Ça veut dire la pansexualité, l'intersexualité, le polyamour, le fétichisme, les remises en question, la fluidité, l'asexualité, et l'intersection de toutes ces minorités avec le genre, l'origine ethnique, le handicap, la classe sociale, et tout ce que vous pouvez imaginer. L'idéal queer est de faire exploser toutes les fausses divisions binaires et les normes sociétales qui désavantagent excessivement ces minorités. C'est le rêve impossible.
Les asexuels font partie de ce rêve, mais pas juste parce que c'est une minorité sexuelle. Ce n'est pas non plus parce qu'il y a une intersection entre les asexuels et ces autres minorités, même s'il y a effectivement une grosse intersection.
Une décomposition de la communauté sur AVEN. Il faut être prudent, puisque ça ne repose que sur deux sondages sur internet, mais on n'aura pas de données vraiment meilleures que celles-là avant longtemps. "Romantic orientation" indique avec des personnes de quel(s) genre(s) les asexuels sont enclins à former des relations amoureuses. "Assigned" fait référence au sexe (garçon ou fille) qui a été assigné à la naissance. "Cis" veut dire que l'identité de genre correspond au sexe assigné à la naissance. |
L'asexualité fait partie du rêve impossible parce qu'elle remet en question beaucoup d'idées profondément ancrées sur la sexualité et les relations. Elle contredit l'idée que le sexe et l'amour vont toujours ensemble. On le sait tous déjà plus ou moins, inconsciemment, mais il n'y a pas de démonstration plus claire que l'existence de gens qui ont des sentiments amoureux mais pas de désir sexuel. Et évidemment les relations non sexuelles ne sont pas plus "pures" ; c'est juste comme ça que sont les gens, ça n'a rien à voir avec la vertu.
L'asexualité nous pousse à parler sérieusement de la fluidité. Les gens supposent souvent que les asexuels ont juste une maturité sexuelle tardive, ou qu'ils ou elles n'ont pas rencontré la bonne personne. Ces personnes ont une vision très naïve de la fluidité, comme si tout le monde changeait constamment, mais changeait dans des directions spécifiques, en rentrant dans des normes spécifiques. Beaucoup d'asexuels ne changent pas, mais quelques uns changent. Et ce n'est pas gênant, parce que les gens peuvent s'identifier d'une certaine façon sans avoir à s'engager définitivement avec une certitude absolue. Le mieux qu'on puisse faire est de proposer des espaces où les gens sont autorisés à se poser des questions sur eux, et où de nouvelles découvertes de soi sont acceptées, et même félicitées. La fluidité n'est pas une trahison, après tout.
L'asexualité contredit l'idée que les relations sexuelles et amoureuses sont la forme ultime des relations interpersonnelles et du succès. Si c'est le cas, pourquoi des gens se portent très bien sans ? Les relations sexuelles sont considérées comme l'unique et la meilleure source d'intimité dans nos vies, alors qu'en fait il existe d'autres sources. On a des amis, on fait partie de communautés, et on peut créer de nouvelles relations qui sont inclassables comme amitiés ou comme relations amoureuses. De la même façon que les homos ont ouvert de nouvelles possibilités pour les relations sexuelles, les asexuels ont le pouvoir d'ouvrir de nouvelles possibilités pour les relations non sexuelles.
Malheureusement, le rêve impossible n'est pas là, et les asexuels le savent. La communauté asexuelle est divisée entre les gens qui veulent faire partie du mouvement queer, et les gens qui ne veulent pas (manifestement, je suis radicalement avec les premiers). Quand on demande aux gens du second groupe pourquoi, ils donnent trois raisons. La première raison, c'est qu'ils ne sont pas gays, et donc ne font pas partie de la communauté gay. Je trouve que c'est triste, parce que ça veut dire que la communauté queer rate tellement son objectif d'inclusivité radicale que les gens ne la voient comme rien de plus qu'un groupe de gens homos.
La deuxième raison, c'est qu'ils trouvent qu'on a besoin d'espaces distincts. Cette objection vient juste d'un simple malentendu. Je ne milite pas pour qu'on dissolve nos différentes communautés et qu'on fusionne en un tout amorphe. Je suis pour qu'on soit tous alliés et amis, pour qu'on se battent pour les causes les uns des autres, et pour rendre nos espaces respectifs accueillants les uns pour les autres.
La troisième raison que les gens donnent, c'est qu'ils ont essayé de participer à un groupe queer, mais que ça ne s'est pas bien passé. Beaucoup d'asexuels, en découvrant le concept la première fois, pensent d'abord que l'endroit où aller est la communauté queer. Et quand ils y vont, ils découvrent que certains groupes queer ne sont pas plus tolérants que n'importe qui d'autre. Parfois ils sont pro-sexe de la manière la plus naïve qui soit. Souvent c'est simplement de l'ignorance, et rarement, de l'ignorance délibérée.
Il y a un problème plus difficile qui est le thème de ces groupes. Ils sont très axés sur le sexe. Et c'est très bien, jusqu'au moment où c'est à l'exclusion de tout le reste. Quand c'est la seule chose qui existe, je trouve que ça dénote un manque d'imagination.
Et au cas où tout ça paraîtrait sans espoir, laissez-moi vous dire une chose : je suis en train d'écrire ceci depuis un lieu queer à l'instant. Je suis assis dans une résidence universitaire aux couleurs LGBT, où je profite souvent des repas et d'internet. J'aime vraiment cet endroit. Je reconnais que si je me sens bien dans des endroits queers, c'est grâce à une série de circonstances heureuses. Mais certaines circonstances ne sont pas dues au hasard ! C'est le hasard si je suis suffisamment privilégié pour pouvoir aller à l'université, mais ce n'est pas le hasard si les groupes queers universitaires réussissent si bien à être radicalement inclusifs. C'est le résultats d'efforts continus et intentionnels. Continuons comme ça !
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9 nov. 2012
Création de l'Association pour la Visibilité Asexuelle
Chers lecteurs,
Si je n'ai pas beaucoup traduit ce dernier mois, il y a une explication (sisi !) : j'ai participé à la création de l'Association pour la Visibilité Asexuelle, et en particulier à la mise en place de son site.
Si je n'ai pas beaucoup traduit ce dernier mois, il y a une explication (sisi !) : j'ai participé à la création de l'Association pour la Visibilité Asexuelle, et en particulier à la mise en place de son site.
AVA – l'Association pour la Visibilité Asexuelle – entend donner une voix aux personnes asexuelles. Elle s'engage à favoriser la reconnaissance de l'asexualité comme une orientation sexuelle à part entière et à fournir à chacune et à chacun les outils nécessaires pour mieux comprendre l'asexualité et se comprendre soi-même.
Pour ceux qui connaissait l'ancienne AVA, on a repris son nom puisque nos objectifs étaient les mêmes : faire connaître l'asexualité en tant qu'orientation sexuelle, dire que les asexuel·le·s ne sont pas "cassé·e·s" ou malades, et permettre aux asexuel·le·s qui s'ignorent de mieux se comprendre.
Je vous invite à regarder le site, à nous dire ce que vous en pensez, et à le faire partager à tous vos ami·e·s qui ne rêvaient que de la création de cette association. (non ?)
Et en plus de ça, vous êtes convié·e·s à la Mutinerie le 18 novembre prochain à 17h, parce qu'AVA (ok, CalinLapin et moi) y fera une présentation/discussion sur l'asexualité. L'évènement facebook est ici, inscrivez-vous !
Ajout post-présentation : le compte-rendu est ici.Je vous invite à regarder le site, à nous dire ce que vous en pensez, et à le faire partager à tous vos ami·e·s qui ne rêvaient que de la création de cette association. (non ?)
Et en plus de ça, vous êtes convié·e·s à la Mutinerie le 18 novembre prochain à 17h, parce qu'AVA (ok, CalinLapin et moi) y fera une présentation/discussion sur l'asexualité. L'évènement facebook est ici, inscrivez-vous !
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18 oct. 2012
Comment les médias voient l'asexualité
Ceci est une traduction de Media imagery of asexuality, posté en avril dernier par aceupyoursleeve.
Récemment il y eu une discussion à propos de la couverture d'une potentielle anthologie d'histoires d'amour asexuelles, The Heart of Aces. Tout a déjà été dit, mais ça m'a rappelé autre chose que je voulais faire. Donc voici une analyse des images que les médias considèrent appropriées pour illustrer des articles sur l'asexualité, parce qu'elles ont l'air de tomber dans plusieurs catégories, donc je peux peut-être en apprendre quelque chose. Je mettrai les liens des articles, mais ce n'est pas une critique de ce qu'ils disent ; ce qui m'intéresse, c'est le type d'image qu'ils utilisent. Et après chaque catégorie, je ferai un commentaire sur ce que je crois avoir appris de l'asexualité d'après l'image, et (pour les gens peu au courant de l'asexualité) pourquoi je trouve que ça fonctionne ou pas, dans l'éventualité où des gens googleraient frénétiquement en ce moment pour trouver l'inspiration pour le type de photos qui accompagnera leur article sur l'asexualité.
Pour ceux d'entre vous qui ont plus un penchant visuel, j'ai fait un système simple qui évalue comment ces représentations visuelles me font me sentir moi, parce que sinon quelqu'un de perdu serait capable de rater carrément ce que je veux dire :
Le camp des gens sans sexe ou en plastique
C'est la catégorie la plus ridicule, parce que j'imagine des journalistes s'énerver et s'écrier "On n'a pas la moindre idée du type d'image qui serait approprié ici. Pas de sexe ? Essayez une barbie, elles n'ont pas de sexe. Ou une poupée !" En fin de compte, c'est une catégorie désastreusement répandue.
Ce que j'ai appris : Les asexuels n'ont pas d'organes sexuels.
Pourquoi les poupées en plastique ne marchent pas : Ces images n'ont aucun rapport ! Je ne suis pas né-e dans une boîte avec des sous-vêtements en plastique imbriqués à mon corps. L'histoire devrait s'arrêter là, mais j'ai entendu parler de manuels sur la sexualité qui répandent l'idée qu'être asexuel veut dire être né-e sans organes sexuels, donc s'il vous plaît n'aidez pas cette erreur à se propager encore plus. Si ce que je dis vous surprend, voici des sites sur l'asexualité. Allez plutôt lire ça, vous avez des choses à apprendre.
En résumé : On est vraiment dans le n'importe quoi, si vous en êtes réduit à mettre une poupée en plastique pour représenter une minorité sexuelle, vous feriez mieux de ne pas mettre d'image du tout.
~~~~
Le camp des couples sortis des banques d'images
Ceux-là méritent leurs propres commentaires. Certains sont ce que j'appelle des "couples indifférents", d'autres sont des "couples à-bonne-distance", mais je vous laisserai le soin de décider lesquels sont quoi.
Un hipster refuse d'excellents chocolats de Saint-Valentin, ou, comme dit de manière éloquente la recherche par image de Google, "rejeter quelqu'un". Image aussi utilisée pour "Comment dire non à quelqu'un avec classe le jour de la Saint-Valentin", "J'ai demandé à quelqu'un s'il voulait sortir avec moi et il a dit oui ...pour blaguer", "Est-il un bourreau des cœurs ?", et "Vous vous trouvez nul en amour ?"
Ce que j'ai appris : Les A refusent votre amour et/ou vos chocolats.
C'est l'image "Pieds d'un couple au lit. Séparation et divorce" ! Généralement mise avec des textes sur les problèmes d'érection et autres dysfonctionnements sexuels.
Ce que j'ai appris : Les couples asexuels sont incapables d'acheter des draps suffisamment longs.
Shutterstock appelle cette photo "La jeune femme malheureuse avec une migraine et son joyeux mari regardant la télé au lit. Le conflit familial" Au premier abord, il n'a pas l'air très joyeux, mais je vous assure, c'est comme ça qu'un asexuel sourit.
Ce que j'ai appris : L'asexualité est causée par desmaux de têtes serre-têtes chroniques.
C'est l'image "jeune couple se souriant au bord de l'eau". Ils se touchent intimement par l'extrémité du coude. Cette photo est aussi disponible en couleur, mais je ne peux pas le savoir parce qu'en tant qu'asexuel-le, je ne vois qu'en niveaux de gris. Au moins ils ont l'air assez heureux. C'est peut-être parce qu'ils ont une piscine infinie.
Ce que j'ai appris : Malgré notre mode de vie incolore, les asexuel arrivent à sourire.
Shutterstock explique : "Portrait d'un jeune homme malheureux assis seul pendant que sa femme dort dans le lit". Aussi vue avec "4 signes que vous utilisez le sexe comme une arme" et divers articles sur l'éjaculation précoce.
Ce que j'ai appris : Je commence à me dire que le couple aux pieds et le couple à la migraine doivent être bien jaloux de la femme de ce gars. Elle doit être la seule à bien dormir dans le coin.
Enfin un couple heureux ! Ils s'habillent pareil, se tiennent la main, et sont aussi loin que possible l'un de l'autre sans se fatiguer le bras.
Ce que j'ai appris : La distance et la coordination des couleurs sont les clés de l'harmonie dans une relation asexuelle. Pas mal, mais ne vous rapprochez surtout pas !
Voici un couple qui se regarde avec appréhension à travers l'espace entre leurs lits jumeaux, dans un mièvre bonheur conjugal.
Ce que j'ai appris : Les couples asexuels vivent dans les années 50 et choisissent des couleurs ternes pour leurs habits et leurs décors.
Pourquoi les couples indifférents ou à-bonne-distance des banques d'images ne marchent pas : Les asexuels ne vivent généralement pas une vie sans passion, et on ne passe pas tout notre temps sur des draps blancs à ruminer toutes ces relations sexuelles qu'on a soi-disant pas. Si vous pensez utiliser une photo qui va d'habitude avec les articles sur le divorce et les problèmes d'érection, pour un article basique type "L'asexualité existe", essayez de réfléchir une minute à pourquoi ça pourrait être problématique. L'autre lecture de beaucoup de ces photos est que une seule personne dans chaque couple est asexuelle et qu'ils se rendent malheureux l'un l'autre à cause de ça, ce qui n'est pas une insinuation très sympathique pour les asexuels et leurs partenaires. Une personne asexuelle peut très bien avoir autant envie d'intimité que n'importe qui, et peut avoir des relations sexuelles ou non. Bien sûr les asexuels aromantiques ne sont pas représentés par ces images se concentrant sur le couple classique, et toutes ces images donnent une vision hétéronormative, alors que dans la communauté asexuelle, ce n'est pas le cas. Quelqu'un de plus intelligent que moi pourrait écrire des pages là-dessus.
En résumé : Par pitié, ne projetez pas ce que vous imaginez sur nos relations.
~~~~
Le camp des demoiselles grises et tristes
C'est un camp qui émerge ; je ne pense pas que ce soit vraiment un camp encore, et ça n'en deviendra peut-être pas un. Ouvrez l’œil pour voir s'il devient quelque chose de cette catégorie naissante. La première demoiselle grise a un mur en stuc à caresser. La deuxième n'a pas de mur, alors elle est encore plus triste.
Ce que j'ai appris : Les asexuels sont délicats, pâles, et nus.
Pourquoi les demoiselles grises et tristes ne marchent pas : En fait, personnellement je suis plutôt pâle. Vous avez raison là-dessus.
En résumé : Ça n'a rien à voir avec mon orientation sexuelle.
~~~~
Alors comment se place The Heart of Aces ?
Je dirais que c'est un mix entre le couple indifférent tiré d'une banque d'images et les demoiselles grises et tristes. On a les draps blancs, la main dans la main à distance et les vêtements assortis des couples de banque d'images, avec la pâleur, la nudité et le malaise des demoiselles grises. On peut aussi y voir les gens en plastique ; elles sont un peu raides et étonnamment désexualisées pour des gens en lingerie sexy.
~~~~
J'ai gardé le meilleur pour la fin, le camp des photos d'asexuel-les :
C'est mon camp préféré parce qu'on est dans le domaine du réel, et que les draps blancs sont réduits au minimum. On a des couples A, des relations sexuel-asexuel, des asexuel-le-s aromantiques, des homo-romantiques, etc. Il y a eu une inquiétude pour la couverture de Heart of Aces, et je voudrais soulever le problème ici. J'ai bien regardé s'il y avait des articles de médias avec des personnes de couleur asexuelles représentées sur les photos, et j'ai vraiment eu du mal à en trouver. Siggy en parle, et il y a un tumblr ici.
Ce que j'ai appris : Je suppose que les médias ont du mal à illustrer l'asexualité parce que si vous prenez une photo d'un-e asexuel-le, c'est juste une photo d'une personne, et ce n'est probablement pas assez intriguant. C'est possible aussi qu'ils n'aient pas facilement accès à des photos de vrai-e-s asexuel-le-s, bien que je ne trouve pas que ce soit une excuse pour mettre une image qui n'a aucun rapport avec nous.
Pourquoi ça marche : C'est très simple. Les personnes asexuelles sont des personnes réelles.
Récemment il y eu une discussion à propos de la couverture d'une potentielle anthologie d'histoires d'amour asexuelles, The Heart of Aces. Tout a déjà été dit, mais ça m'a rappelé autre chose que je voulais faire. Donc voici une analyse des images que les médias considèrent appropriées pour illustrer des articles sur l'asexualité, parce qu'elles ont l'air de tomber dans plusieurs catégories, donc je peux peut-être en apprendre quelque chose. Je mettrai les liens des articles, mais ce n'est pas une critique de ce qu'ils disent ; ce qui m'intéresse, c'est le type d'image qu'ils utilisent. Et après chaque catégorie, je ferai un commentaire sur ce que je crois avoir appris de l'asexualité d'après l'image, et (pour les gens peu au courant de l'asexualité) pourquoi je trouve que ça fonctionne ou pas, dans l'éventualité où des gens googleraient frénétiquement en ce moment pour trouver l'inspiration pour le type de photos qui accompagnera leur article sur l'asexualité.
Pour ceux d'entre vous qui ont plus un penchant visuel, j'ai fait un système simple qui évalue comment ces représentations visuelles me font me sentir moi, parce que sinon quelqu'un de perdu serait capable de rater carrément ce que je veux dire :
Le camp des gens sans sexe ou en plastique
C'est la catégorie la plus ridicule, parce que j'imagine des journalistes s'énerver et s'écrier "On n'a pas la moindre idée du type d'image qui serait approprié ici. Pas de sexe ? Essayez une barbie, elles n'ont pas de sexe. Ou une poupée !" En fin de compte, c'est une catégorie désastreusement répandue.
Ce que j'ai appris : Les asexuels n'ont pas d'organes sexuels.
Pourquoi les poupées en plastique ne marchent pas : Ces images n'ont aucun rapport ! Je ne suis pas né-e dans une boîte avec des sous-vêtements en plastique imbriqués à mon corps. L'histoire devrait s'arrêter là, mais j'ai entendu parler de manuels sur la sexualité qui répandent l'idée qu'être asexuel veut dire être né-e sans organes sexuels, donc s'il vous plaît n'aidez pas cette erreur à se propager encore plus. Si ce que je dis vous surprend, voici des sites sur l'asexualité. Allez plutôt lire ça, vous avez des choses à apprendre.
En résumé : On est vraiment dans le n'importe quoi, si vous en êtes réduit à mettre une poupée en plastique pour représenter une minorité sexuelle, vous feriez mieux de ne pas mettre d'image du tout.
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Le camp des couples sortis des banques d'images
Ceux-là méritent leurs propres commentaires. Certains sont ce que j'appelle des "couples indifférents", d'autres sont des "couples à-bonne-distance", mais je vous laisserai le soin de décider lesquels sont quoi.
Un hipster refuse d'excellents chocolats de Saint-Valentin, ou, comme dit de manière éloquente la recherche par image de Google, "rejeter quelqu'un". Image aussi utilisée pour "Comment dire non à quelqu'un avec classe le jour de la Saint-Valentin", "J'ai demandé à quelqu'un s'il voulait sortir avec moi et il a dit oui ...pour blaguer", "Est-il un bourreau des cœurs ?", et "Vous vous trouvez nul en amour ?"
Ce que j'ai appris : Les A refusent votre amour et/ou vos chocolats.
C'est l'image "Pieds d'un couple au lit. Séparation et divorce" ! Généralement mise avec des textes sur les problèmes d'érection et autres dysfonctionnements sexuels.
Ce que j'ai appris : Les couples asexuels sont incapables d'acheter des draps suffisamment longs.
Shutterstock appelle cette photo "La jeune femme malheureuse avec une migraine et son joyeux mari regardant la télé au lit. Le conflit familial" Au premier abord, il n'a pas l'air très joyeux, mais je vous assure, c'est comme ça qu'un asexuel sourit.
Ce que j'ai appris : L'asexualité est causée par des
C'est l'image "jeune couple se souriant au bord de l'eau". Ils se touchent intimement par l'extrémité du coude. Cette photo est aussi disponible en couleur, mais je ne peux pas le savoir parce qu'en tant qu'asexuel-le, je ne vois qu'en niveaux de gris. Au moins ils ont l'air assez heureux. C'est peut-être parce qu'ils ont une piscine infinie.
Ce que j'ai appris : Malgré notre mode de vie incolore, les asexuel arrivent à sourire.
Shutterstock explique : "Portrait d'un jeune homme malheureux assis seul pendant que sa femme dort dans le lit". Aussi vue avec "4 signes que vous utilisez le sexe comme une arme" et divers articles sur l'éjaculation précoce.
Ce que j'ai appris : Je commence à me dire que le couple aux pieds et le couple à la migraine doivent être bien jaloux de la femme de ce gars. Elle doit être la seule à bien dormir dans le coin.
Enfin un couple heureux ! Ils s'habillent pareil, se tiennent la main, et sont aussi loin que possible l'un de l'autre sans se fatiguer le bras.
Ce que j'ai appris : La distance et la coordination des couleurs sont les clés de l'harmonie dans une relation asexuelle. Pas mal, mais ne vous rapprochez surtout pas !
Voici un couple qui se regarde avec appréhension à travers l'espace entre leurs lits jumeaux, dans un mièvre bonheur conjugal.
Ce que j'ai appris : Les couples asexuels vivent dans les années 50 et choisissent des couleurs ternes pour leurs habits et leurs décors.
Pourquoi les couples indifférents ou à-bonne-distance des banques d'images ne marchent pas : Les asexuels ne vivent généralement pas une vie sans passion, et on ne passe pas tout notre temps sur des draps blancs à ruminer toutes ces relations sexuelles qu'on a soi-disant pas. Si vous pensez utiliser une photo qui va d'habitude avec les articles sur le divorce et les problèmes d'érection, pour un article basique type "L'asexualité existe", essayez de réfléchir une minute à pourquoi ça pourrait être problématique. L'autre lecture de beaucoup de ces photos est que une seule personne dans chaque couple est asexuelle et qu'ils se rendent malheureux l'un l'autre à cause de ça, ce qui n'est pas une insinuation très sympathique pour les asexuels et leurs partenaires. Une personne asexuelle peut très bien avoir autant envie d'intimité que n'importe qui, et peut avoir des relations sexuelles ou non. Bien sûr les asexuels aromantiques ne sont pas représentés par ces images se concentrant sur le couple classique, et toutes ces images donnent une vision hétéronormative, alors que dans la communauté asexuelle, ce n'est pas le cas. Quelqu'un de plus intelligent que moi pourrait écrire des pages là-dessus.
En résumé : Par pitié, ne projetez pas ce que vous imaginez sur nos relations.
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Le camp des demoiselles grises et tristes
C'est un camp qui émerge ; je ne pense pas que ce soit vraiment un camp encore, et ça n'en deviendra peut-être pas un. Ouvrez l’œil pour voir s'il devient quelque chose de cette catégorie naissante. La première demoiselle grise a un mur en stuc à caresser. La deuxième n'a pas de mur, alors elle est encore plus triste.
Ce que j'ai appris : Les asexuels sont délicats, pâles, et nus.
Pourquoi les demoiselles grises et tristes ne marchent pas : En fait, personnellement je suis plutôt pâle. Vous avez raison là-dessus.
En résumé : Ça n'a rien à voir avec mon orientation sexuelle.
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Alors comment se place The Heart of Aces ?
Je dirais que c'est un mix entre le couple indifférent tiré d'une banque d'images et les demoiselles grises et tristes. On a les draps blancs, la main dans la main à distance et les vêtements assortis des couples de banque d'images, avec la pâleur, la nudité et le malaise des demoiselles grises. On peut aussi y voir les gens en plastique ; elles sont un peu raides et étonnamment désexualisées pour des gens en lingerie sexy.
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J'ai gardé le meilleur pour la fin, le camp des photos d'asexuel-les :
C'est mon camp préféré parce qu'on est dans le domaine du réel, et que les draps blancs sont réduits au minimum. On a des couples A, des relations sexuel-asexuel, des asexuel-le-s aromantiques, des homo-romantiques, etc. Il y a eu une inquiétude pour la couverture de Heart of Aces, et je voudrais soulever le problème ici. J'ai bien regardé s'il y avait des articles de médias avec des personnes de couleur asexuelles représentées sur les photos, et j'ai vraiment eu du mal à en trouver. Siggy en parle, et il y a un tumblr ici.
Ce que j'ai appris : Je suppose que les médias ont du mal à illustrer l'asexualité parce que si vous prenez une photo d'un-e asexuel-le, c'est juste une photo d'une personne, et ce n'est probablement pas assez intriguant. C'est possible aussi qu'ils n'aient pas facilement accès à des photos de vrai-e-s asexuel-le-s, bien que je ne trouve pas que ce soit une excuse pour mettre une image qui n'a aucun rapport avec nous.
Pourquoi ça marche : C'est très simple. Les personnes asexuelles sont des personnes réelles.
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aceupyoursleeve,
asexualité,
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orientation romantique,
relations,
représentation
6 oct. 2012
BD - Le placard asexuel
Comme promis en mars, voici le retour du webcomic Poly in Pictures de Lotte Lodge, qui parle de polyamour, d'(a)sexualité et de genre, et que je vous conseille toujours fortement. J'ai traduit le numéro 38, Asexual Closet.
Libellés :
asexualité,
asexuels,
coming out,
Lotte Lodge,
polyamour,
relations,
relations sans sexe,
webcomic
29 sept. 2012
2012 : Intégration des asexuels dans les mouvements LGBTQ
La semaine dernière, David Jay (pour ceux qui ne suivraient pas, c'est le fondateur d'AVEN) a fait une vidéo où il explique ce qui s'est passé en 2012, et comment le travail de visibilité a vraiment commencé à décoller.
J'ai fait des sous-titres en français. S'ils ne s'affichent pas automatiquement, il faut cliquer sur l'icône de gauche dans la barre en bas.
Transcript :
Salut, c'est DJ. Je voulais vous tenir au courant du super travail de visibilité qui s'est fait ici aux USA pendant l'année 2012.
Beaucoup d'entre vous savent que 2012 a été une grosse année pour le mouvement asexuel. On a été à la World Pride pour la 1ère fois, en grande partie grâce à Michael Dorray[?] (UK) qui a été super, vraiment génial. Et c'est une année où, plus que jamais auparavant aux USA, on a commencé à s'intégrer au mouvement LGBTQ, qui est est une force politique vraiment active, vraiment puissante, et c'est surtout grâce au travail de Asexual Awareness Week qui a démarré l'année dernière et qui nous a vraiment rendu plus connu, et aussi grâce à Angela Tucker et au documentaire incroyable qu'elle a produit.
Voilà ce qui s'est passé cette année.
Début février je crois, on est allé à une conférence qui s'appelle Creating Change. C'est LA grande réunion que les militants LGBTQ ont aux USA, et tous les grands noms étaient là : les gens qui se battent pour le mariage pour tous, les gens qui se battent pour aider les jeunes trans, etc. Et on a passé notre documentaire.
On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait beaucoup de monde, la plupart des activités à Creating Change attirent une quinzaine de personnes. On a eu 150 personnes. On a rempli la pièce, c'était plein à craquer, parce qu'en fait, il y a des tonnes et des tonnes d'associations où il y a des asexuels, ou à qui des asexuels sont venus demander de l'aide ou des espaces pour eux, et qui n'ont pas su comment créer ces espaces pour les A, les asexuels gris et les demi-sexuels. Alors des tonnes de gens sont venus !
Après ça on a eu une grande assemblée, deux grands groupes, où tous les asexuels de la conférence se sont réunis et ont parlé de comment on pourrait changer la façon dont les A, les A gris et les demis sont vus par la communauté LGBTQ. C'était vraiment génial. Et cette année, on a vu les effets de tout ça.
Donc ça a commencé avec un truc qui s'appelle le projet Trevor, que vous connaissez peut-être. Le projet Trevor c'est comme une hotline, c'est une permanence téléphonique à l'écoute des jeunes LGBTQ, en particulier les jeunes qui pensent au suicide. [...] ils ont aussi un forum, et ils ont décidé qu'ils allaient vraiment donner de l'importance aux expériences asexuelles dans la formation que reçoivent les gens qui répondent à la hotline, et ils vont ajouter des services pour les asexuels. Et ils ont eu beaucoup de réactions négatives à cause de ça. Des gens qui n'avaient pas entendu parler de la communauté asexuelle, et qui ne savaient pas de quoi il retournait, ont écrit au projet Trevor "Vous devriez vous concentrer sur les jeunes LBGT, les jeunes queer. Vous n'êtes pas censés vous occuper de ça." Mais le projet Trevor a dit "Non, la communauté A fait partie des gens qu'on représente, ce sont des jeunes qui ont des difficultés, qui se sentent isolés, et on veut que notre service leur soit accessible aussi."
Donc j'ai été faire une présentation chez eux, et les réactions ont été incroyablement positives. C'est simplement la première organisation, parmi beaucoup d'autres qui aident les gens, qui veut vraiment comprendre l'asexualité, et l'inclure dans ce qu'ils font. On a besoin de gens qui puissent contacter cette organisation et les aider à comprendre comment être au service de notre communauté. Et on a encore plus besoin de gens qui sont A gris et demi-A et qui puissent faire ce genre de travail d'éducation, parce que beaucoup de ceux qui sont déjà en train de le faire, comme moi, sont asexuels.
Donc c'est la 1ère chose importante qui s'est passée. La 2e chose qui est arrivée, qui est tellement incroyablement énorme, c'est qu'on a reçu un coup de fil du National Gay and Lesbian Task Force,
c'est un des groupes les plus importants qui milite au niveau politique aux USA. Et le groupe de travail (le NGLTF) a dit qu'ils allaient créer un document qui serait un début de projet de loi anti discriminations et qu'ils distribueraient ça dans toutes les villes et à tous les conseils régionaux des USA. Dans cette proposition de loi, ils définissent l'orientation sexuelle comme hétéro, homo ou bisexuelle, ce qui veut dire qu'il est interdit de faire de la discrimination en fonction de si quelqu'un est hétéro, homo ou bi. Et ils nous ont appelé pour nous demander si on voulait qu'ils ajoutent l'asexualité à la liste, parce qu'ils nous avaient vu être très présents à la conférence. Parce qu'ils ont commencé à voir d'autres organisations qui s'intéressaient à nous, ils ont voulu faire la démarche de nous intégrer.
D'abord, c'est une immense victoire. On a déjà l'état de New-York qui protège des discriminations
les gens qui sont asexuels. Si d'autres états et d'autres villes peuvent commencer à prendre des mesures similaires, c'est pas seulement une bonne base de travail légalement, mais c'est une formidable déclaration, dont on pourra se servir quand on fera d'autres types de choses comme un signe de notre légitimité dans le monde. C'est énorme. Ce n'est pas seulement énorme pour les implications légales, mais c'est énorme parce que c'est un signe que des organisations à but non lucratif qui se battent tous les jours pour soutenir les LGBT, pour réformer les services de santé,
pour réformer le système légal, que ces organisations veulent toutes inclure les asexuels maintenant. C'est vraiment la 1ère année que, de façon générale, on est remarqué et qu'on veut visiblement être inclus. Donc c'est le moment de rentrer en contact avec ces organisations et de leur faire savoir comment ils peuvent nous comprendre, s'associer à nous, et travailler avec nous pour faire changer les choses.
Si je vous raconte ça, c'est que j'espère que ça vous encouragera à commencer à chercher des organisations avec lesquelles on peut s'associer. C'est aussi pour que vous sachiez que la prochaine conférence Creating Change approche. C'est fin janvier et on est déjà en train de proposer des présentations. On espère que cette année on sera vraiment très présents à la conférence, parce que cette année les gens vont vraiment chercher à intégrer l'asexualité à ce qu'ils font. Je sais que moi je vais y aller, des gens de Asexual Awareness Week vont y aller, des gens de l'équipe Projet (d'AVEN) vont y aller, il y aura un certain nombre de militants de tout le pays qui vont aller à Atlanta pour cette conférence, et ça devrait être vraiment cool.
Donc si vous voulez venir avec nous, ou si vous voulez rentrer en contact avec des organisations dans votre région, ou si vous avez envie d'assister à une conférence, alors contactez-moi (david at asexuality point org) et je tacherai de vous mettre en contact.
J'ai fait des sous-titres en français. S'ils ne s'affichent pas automatiquement, il faut cliquer sur l'icône de gauche dans la barre en bas.
Transcript :
Salut, c'est DJ. Je voulais vous tenir au courant du super travail de visibilité qui s'est fait ici aux USA pendant l'année 2012.
Beaucoup d'entre vous savent que 2012 a été une grosse année pour le mouvement asexuel. On a été à la World Pride pour la 1ère fois, en grande partie grâce à Michael Dorray[?] (UK) qui a été super, vraiment génial. Et c'est une année où, plus que jamais auparavant aux USA, on a commencé à s'intégrer au mouvement LGBTQ, qui est est une force politique vraiment active, vraiment puissante, et c'est surtout grâce au travail de Asexual Awareness Week qui a démarré l'année dernière et qui nous a vraiment rendu plus connu, et aussi grâce à Angela Tucker et au documentaire incroyable qu'elle a produit.
Voilà ce qui s'est passé cette année.
Début février je crois, on est allé à une conférence qui s'appelle Creating Change. C'est LA grande réunion que les militants LGBTQ ont aux USA, et tous les grands noms étaient là : les gens qui se battent pour le mariage pour tous, les gens qui se battent pour aider les jeunes trans, etc. Et on a passé notre documentaire.
On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait beaucoup de monde, la plupart des activités à Creating Change attirent une quinzaine de personnes. On a eu 150 personnes. On a rempli la pièce, c'était plein à craquer, parce qu'en fait, il y a des tonnes et des tonnes d'associations où il y a des asexuels, ou à qui des asexuels sont venus demander de l'aide ou des espaces pour eux, et qui n'ont pas su comment créer ces espaces pour les A, les asexuels gris et les demi-sexuels. Alors des tonnes de gens sont venus !
Après ça on a eu une grande assemblée, deux grands groupes, où tous les asexuels de la conférence se sont réunis et ont parlé de comment on pourrait changer la façon dont les A, les A gris et les demis sont vus par la communauté LGBTQ. C'était vraiment génial. Et cette année, on a vu les effets de tout ça.
Donc ça a commencé avec un truc qui s'appelle le projet Trevor, que vous connaissez peut-être. Le projet Trevor c'est comme une hotline, c'est une permanence téléphonique à l'écoute des jeunes LGBTQ, en particulier les jeunes qui pensent au suicide. [...] ils ont aussi un forum, et ils ont décidé qu'ils allaient vraiment donner de l'importance aux expériences asexuelles dans la formation que reçoivent les gens qui répondent à la hotline, et ils vont ajouter des services pour les asexuels. Et ils ont eu beaucoup de réactions négatives à cause de ça. Des gens qui n'avaient pas entendu parler de la communauté asexuelle, et qui ne savaient pas de quoi il retournait, ont écrit au projet Trevor "Vous devriez vous concentrer sur les jeunes LBGT, les jeunes queer. Vous n'êtes pas censés vous occuper de ça." Mais le projet Trevor a dit "Non, la communauté A fait partie des gens qu'on représente, ce sont des jeunes qui ont des difficultés, qui se sentent isolés, et on veut que notre service leur soit accessible aussi."
Donc j'ai été faire une présentation chez eux, et les réactions ont été incroyablement positives. C'est simplement la première organisation, parmi beaucoup d'autres qui aident les gens, qui veut vraiment comprendre l'asexualité, et l'inclure dans ce qu'ils font. On a besoin de gens qui puissent contacter cette organisation et les aider à comprendre comment être au service de notre communauté. Et on a encore plus besoin de gens qui sont A gris et demi-A et qui puissent faire ce genre de travail d'éducation, parce que beaucoup de ceux qui sont déjà en train de le faire, comme moi, sont asexuels.
Donc c'est la 1ère chose importante qui s'est passée. La 2e chose qui est arrivée, qui est tellement incroyablement énorme, c'est qu'on a reçu un coup de fil du National Gay and Lesbian Task Force,
c'est un des groupes les plus importants qui milite au niveau politique aux USA. Et le groupe de travail (le NGLTF) a dit qu'ils allaient créer un document qui serait un début de projet de loi anti discriminations et qu'ils distribueraient ça dans toutes les villes et à tous les conseils régionaux des USA. Dans cette proposition de loi, ils définissent l'orientation sexuelle comme hétéro, homo ou bisexuelle, ce qui veut dire qu'il est interdit de faire de la discrimination en fonction de si quelqu'un est hétéro, homo ou bi. Et ils nous ont appelé pour nous demander si on voulait qu'ils ajoutent l'asexualité à la liste, parce qu'ils nous avaient vu être très présents à la conférence. Parce qu'ils ont commencé à voir d'autres organisations qui s'intéressaient à nous, ils ont voulu faire la démarche de nous intégrer.
D'abord, c'est une immense victoire. On a déjà l'état de New-York qui protège des discriminations
les gens qui sont asexuels. Si d'autres états et d'autres villes peuvent commencer à prendre des mesures similaires, c'est pas seulement une bonne base de travail légalement, mais c'est une formidable déclaration, dont on pourra se servir quand on fera d'autres types de choses comme un signe de notre légitimité dans le monde. C'est énorme. Ce n'est pas seulement énorme pour les implications légales, mais c'est énorme parce que c'est un signe que des organisations à but non lucratif qui se battent tous les jours pour soutenir les LGBT, pour réformer les services de santé,
pour réformer le système légal, que ces organisations veulent toutes inclure les asexuels maintenant. C'est vraiment la 1ère année que, de façon générale, on est remarqué et qu'on veut visiblement être inclus. Donc c'est le moment de rentrer en contact avec ces organisations et de leur faire savoir comment ils peuvent nous comprendre, s'associer à nous, et travailler avec nous pour faire changer les choses.
Si je vous raconte ça, c'est que j'espère que ça vous encouragera à commencer à chercher des organisations avec lesquelles on peut s'associer. C'est aussi pour que vous sachiez que la prochaine conférence Creating Change approche. C'est fin janvier et on est déjà en train de proposer des présentations. On espère que cette année on sera vraiment très présents à la conférence, parce que cette année les gens vont vraiment chercher à intégrer l'asexualité à ce qu'ils font. Je sais que moi je vais y aller, des gens de Asexual Awareness Week vont y aller, des gens de l'équipe Projet (d'AVEN) vont y aller, il y aura un certain nombre de militants de tout le pays qui vont aller à Atlanta pour cette conférence, et ça devrait être vraiment cool.
Donc si vous voulez venir avec nous, ou si vous voulez rentrer en contact avec des organisations dans votre région, ou si vous avez envie d'assister à une conférence, alors contactez-moi (david at asexuality point org) et je tacherai de vous mettre en contact.
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